L’état de la psychiatrie en France

Article emprunté à Libération en ligne

«Quand écoutera-t-on les services de psychiatrie ?»
«Quand écoutera-t-on les services de psychiatrie ?»

Quand on demande à Delphine Glachant, psychiatre dans l’hôpital des Murets (Val-de-Marne) et présidente de l’Union syndicale de la psychiatrie (USP), si en dépit des difficultés elle a le sentiment de faire correctement son travail, elle nous répond sans hésiter : «J’ai 53 ans, je suis épuisée, je cours après le temps. Quand je suis rentrée de vacances, oui, pendant vingt-quatre heures j’ai eu le sentiment de bien travailler, et puis après j’étais de nouveau noyée.»

De guerre lasse – alors que se déroulent ces lundi et mardi les Assises de santé mentale –, Delphine Glachant a fait circuler, ces jours-ci, un texte simple, précis, comme une radiographie de ce qu’elle vit. «Un condensé, nous dit-elle, de la vie dans le service de psychiatrie dans lequel je travaille.» C’est, de fait, un petit enfer au quotidien, où l’on court après le temps, où l’on manque de presque tout, même de pyjamas. On dirait un inventaire à la Prévert de petits malheurs. Pêle-mêle : «Les arrêts de travail des personnels non médicaux non-cadres se multiplient tellement que les normes de personnels soignants ne sont plus respectées. Pour une unité de 30 lits, il y a normalement trois infirmiers et une aide-soignante le matin, trois infirmiers l’après-midi et deux la nuit. Actuellement, la cadre se démène pour que ça tienne, changeant les repos, pour trouver des volontaires en heures sup… Tout le monde est épuisé. Un certain nombre de personnes ont annoncé leur départ, l’une pour ouvrir un gîte, l’autre pour s’installer en libéral. Il est fréquent qu’il y ait deux infirmiers et une aide-soignante l’après-midi et un binôme infirmier/aide-soignante la nuit. Sans compter que ce sont souvent des personnels d’autres services qui ne connaissent pas les patients. Parfois des intérimaires.»

«Comme des pions»

Des accidents, dans ce contexte, surviennent : «L’autre jour, il y a eu des erreurs dans la préparation des médicaments, un neuroleptique remplacé par un autre… Il y a aussi des erreurs dans les transmissions informatiques (un patient pour un autre). Dans la journée, les équipes se plaignent de porter le poids de ce qui n’est pas fait la nuit et surtout de l’absence d’implication des personnels de nuit auprès des patients : forcément ils ne les connaissent pas, sont placés là comme des pions ou viennent juste arrondir leur fin de mois, ce qui est légitime vu leur salaire.»

Bien souvent les patients vont être maltraités. «Avec tout ça, le nombre de patients en isolement partiel ou total augmente. Il y a beaucoup de tension. Les gens s’engueulent : les patients entre eux, les professionnels entre eux, notamment les psychiatres et les secrétaires pour savoir qui va se coltiner le surcroît de travail administratif lié au contrôle judiciaire des mesures d’isolement et de contention. On parle parfois mal aux patients et vice versa.» D’autres détails font frémir : «Depuis plusieurs semaines, les pyjamas fournis par l’hôpital sont quasiment en rupture. Il y a eu un changement de prestataire au niveau de la lingerie en avril. Depuis cela déconne. Certains patients se retrouvent à court de pyjama ou de vêtements. Parce que certains doivent se changer plusieurs fois par jour… Il n’y a plus de chaussons ni de claquettes fournies par l’hôpital. Donc certains patients marchent pieds nus dans les couloirs. Dernièrement, on a donné aux patients des pyjamas jetables voire des draps jetables, parce qu’il n’y a pas toujours de draps non plus. Voilà comment on accueille», lâche-t-elle.

Dernièrement, on a donné aux patients des pyjamas jetables voire des draps jetables, parce qu’il n’y a pas toujours de draps non plus. Voilà comment on accueille. Delphine Glachant, psychiatre dans l’hôpital des Murets (Val-de-Marne)

Puis elle poursuit : «La cafétéria de l’hôpital, lieu important de socialisation et soupape nécessaire pour les patients, tenue par deux infirmières et deux ASH [Agents des services hospitaliers, ndlr], est fermée depuis mi-août et “jusqu’à nouvel ordre”. L’autre jour, un assistant social s’est déchiré un biceps en aidant deux infirmières à relever un patient au sol dans l’unité. Un patient de 120 kg qui se laisse tomber. On nous dit que son arrêt de travail ne sera pas considéré comme un accident de travail parce que s’occuper physiquement d’un patient ne fait pas partie de ses missions… Hier, nous avons appris le décès d’un patient du service voisin la veille. Il a chuté, a été adressé aux urgences de l’hôpital situé à dix kilomètres pour exploration et suture d’une plaie à la tête. Il n’y a qu’un psychiatre de garde pour l’établissement. La ligne de garde du généraliste a été supprimée lors du dernier Plan de retour à l’équilibre [budgétaire]. Aucun bilan n’a été fait. Juste les sutures. Il est revenu, il a désaturé et a fait un arrêt cardiaque. Hier après-midi, dans ce service, seule une des infirmières d’après-midi sur trois est venue travailler. Deux du matin ont dû prolonger leurs horaires sur ordre de la direction des soins infirmiers…»

Les Assises, «je regarde de loin»

Ailleurs ? C’est souvent pareil. «A l’hôpital de Ville-Evrard [Seine-Saint-Denis], il y a 80 postes d’infirmiers vacants. A Esquirol [Val-de-Marne], 30 postes sont vacants. Deux unités d’intra, au sein de l’hôpital, tournent avec 80% d’intérimaires dans l’effectif infirmier. Ce matin, la cadre de mon unité s’est effondrée en pleurs devant moi, elle qui est si solide habituellement. Elle prend toute l’agressivité de tout le monde en pleine figure, elle ne trouve pas moyen d’exprimer sa colère ou tout simplement son désarroi. Elle a besoin de vacances dit-elle, mais elle ne peut pas en prendre car elle s’occupe seule chez elle de son père âgé qui a la maladie d’Alzheimer. Le travail était pour elle un refuge jusqu’à présent. Cela n’est plus le cas.»

Voilà. C’est froid et clinique. «Vous comprenez que je regarde de loin ce qui va se passer avec ces Assises. On nous parle de remboursement de séances de psychologue, d’allonger l’internat… Mais les gens ne vont pas bien. C’est usant et décourageant. Tout n’est pas un problème de moyens, mais quand même ! Quand est-ce que l’on prendra au sérieux nos malades ? Quand est-ce que l’on nous écoutera ?»

Préserver les terres agricoles – Action de sensibilisation à Noiseau dimanche 12 septembre avec Terres de Liens

Avec l’association Terres de Liens, des élus locaux et des simples citoyens attachés à la protection des terres agricoles invitent largement celles et ceux qui le peuvent à participer à action de sensibilisation dimanche 12 septembre à Noiseau sur la nécessité de préserver les espaces non urbanisés de notre secteur.

Le programme :

  • 12h RDV en gare RER Sucy, avec des vélos : Trajet dans la forêt vers le lieu de pique-nique < 45mn en vélo (on évitera les fortes montées)
  • 13h Pique-nique et observation du paysage urbain : Le pique nique aura lieu à l’orée e l’Allée Madame (au droit de l’Allée blanche) au point de coordonnées 48°46’17.70″N / 2°33’17.38″E (Cf Carte)
  • 14h30 Visite de terrain (balade possible selon plusieurs itinéraires) : Point de départ de la visite: en fond de parking de la Halle O Discount, limitrophe d’Intermarché, dans la zone d’activités de Noiseau entrée par la D136 route de la Queue en Brie. Accès Bus à 2 mn Ligne 2 à partir du RER Sucy, station Mendès France. Coordonnées GPS : 48°46’31.69″N / 2°33’08.19″E (Cf. carte
  • 16h30 : fin, retour en vélo, bus, voiture

En fonction de vos disponibilités, vous pouvez venir dès midi ou rejoindre le groupe à 13h ou après le pique-nique à 14h30.

Tous les détails sur le blog du groupe local EELV de la Vallée du Morbras.

A Noiseau, non à la prison, et non à l’agro-quartier

Les élus de Noiseau, des communes alentour, du territoire GPSEA et du département du Val-de-Marne sont vent debout contre le projet de construction d’une prison à Noiseau.

Je suis d’accord avec eux, parce qu’il faut protéger les terres agricoles de Noiseau, qui font partie des dernières terres agricoles de la petite couronne de Paris, parce que les moyens de transport pour les familles des détenus sont insuffisants, parce que le Val-de-Marne a déjà une grande prison à Fresnes et qu’il faudrait que d’autres départements participent à cet effort de construction de prisons.

Ceci dit, si la politique pénale en France s’orientait vers d’autres types de peines que l’enfermement, tout le monde y gagnerait. Les prisons coutent cher, elles imposent aux détenus des conditions souvent indignes, elles sont trop souvent une école vers une délinquance plus importante voire même la criminalité. La prévention, la dépénalisation des drogues douces, des peines de substitution permettraient de réduire les délits et le nombre de personnes emprisonnées en France, et donc le nombre de places de prison nécessaires.

Ce qui ne me convient pas, et ce qui ne convient pas aux écologistes du canton du Plateau Briard dont fait partie Noiseau, c’est que les opposants LR, PS, PC et autres à la prison utilisent comme argument qu’il faut garder la place pour faire un « agro-quartier », dans la même zone.

Ce projet d’agro-quartier est une honte d’un point de vue écologique. Il couperait des couloirs écologiques indispensables, il consommerait près de 20 hectares de terres agricoles, avec notamment un parking de 831 places. D’ailleurs, la Mission Régionale d’Autorité Environnementale, dans son avis du 16 mai 2020, est très sévère pour cette ZAC dont les manquements vis-à-vis de l’environnement sont nombreux et graves.

Non à la prison, mais non également à l’agro-quartier à Noiseau.

Le dérèglement climatique et la sixième extinction des espèces nécessitent des actions fortes, dont la préservation à tout prix de tous les espaces naturels et de toutes les terres agricoles. Il faudra d’ailleurs aussi regagner des espaces naturels partout où ce sera possible, retirer du bitume, retirer du béton, recouvrir de couverture végétale les bâtiments et équipement existants, etc.

Pour les nouveaux logements et les activités, ce qui doit être privilégié, c’est la densification des quartiers déjà urbanisés.

A l’élection départementale des 20 et 27 juins prochains sur le canton du Plateau Briard, votez pour la planète et tous ses habitants !

Les AMAP ont 20 ans

Journée de la terre, 20 ans des AMAP !

Cette année, les AMAP fêteront leurs 20 ans d’existence. C’est un bel anniversaire pour montrer, à l’occasion de la journée de la terre du 22 avril, qu’il existe des initiatives citoyennes et militantes qui participent de façon positive, concrète, efficace et durable à la construction d’un monde meilleur, à la fourniture d’une alimentation de qualité, à la préservation des terres cultivables locales.

Bio, circuit court, solidarité avec les producteurs, produits de saison, engagement citoyen.

La déviation de la RN 19 va ouvrir à Boissy. Il faut préparer l’après.

L’ouverture de la déviation de la route nationale 19 à Boissy-Saint-Léger (94) est prévue le 9 avril vers la province et le 16 avril vers Paris.

Sans aucun doute, la déviation va permettre aux Boisséennes et aux Boisséens de circuler plus facilement, aux habitants du Plateau Briard (et de plus loin) de ne plus avoir cet embouteillage pénible matin et soir pour traverser Boissy.

Pour les habitants de Boissy, cette barrière importante que constitue la RN 19, en plus de la ligne du RER et de l’obstacle naturel que représente le coteau entre le bassin parisien et le plateau de Brie (de 35 m à 104 m d’altitude), aggrave la discontinuité entre les quartiers de Boissy, le bas et le haut. La déviation donnera l’occasion de réduire cette fracture géographique et les risques de circulation à pied. Il y a eu trop de victimes sur cette route, notamment à cause de la vitesse, des passages de véhicules au feu rouge et des trottoirs trop étroits.

Elle rendra plus fluide aussi le passage des bus de la ligne 5 et les habitants du Bois Clary pourront ainsi venir plus facilement en centre-ville ou dans la Haie Griselle. Et réciproquement.

Pour les habitants du Plateau Briard, de Valenton et de Villeneuve-St-Georges, elle devrait améliorer de façon importante la circulation des bus sur les lignes 12, 40-12, 21 et J1 qui empruntent toutes au moins en partie l’actuelle nationale 19, notamment entre le lycée Guillaume Budé et la gare routière du RER de Boissy.

Mais il reste beaucoup à faire.

Cette nouvelle route aura couté au moins 200 millions d’euros (peut-être 240, c’est difficile de trouver le cout global depuis le début des travaux) ce qui aurait peut-être pu être évité si les pouvoirs publics avaient pris à temps les mesures pour améliorer les dessertes en transports publics, multiplié les circulations douces (trottoirs et pistes cyclables sécurisés et entretenus), obligé les entreprises à faire de vrais plans de déplacement, engagé une réforme fiscale rééquilibrant l’attractivité des régions de France, gardé les services publics de proximité, etc.

Maintenant, elle est faite. Il faut se donner les moyens pour que ça fonctionne, qu’elle ne serve pas à simplement déplacer les embouteillages plus au nord le matin et plus au sud le soir (les Villecresnois s’en inquiètent), que l’actuelle RN 19 dans la traversée de Boissy soit aménagée le mieux possible dans l’intérêt général. Passage des bus, piste cyclable, trottoirs larges, végétalisation.

Globalement, pour réduire les déplacements, l’organisation sociale et économique de notre pays et de notre territoire devra retenir les leçons des erreurs du passé et de la crise sanitaire actuelle et favoriser le local, qu’il s’agisse d’emplois, de commerces, de loisirs ou de services publics. Tout faire pour que la population trouve tout ce dont elle a besoin à proximité, sans oublier les espaces naturels et les terres cultivables.

Il ne faudra pas oublier le corridor écologique plusieurs fois promis au sud de l’ouvrage vers le Repos de la Montagne, pour permettre à la faune, petite et grande, de passer de la forêt de Grosbois à celle de la Grange sans une hécatombe sur la chaussée.

Il faudra aussi être attentifs à l’aménagement de la couverture de la déviation, en faire un lieu favorisant la détente, les circulations douces, la biodiversité, la nature en ville, avec des squares et des aires de jeux. Pourquoi pas des jardins partagés ou familiaux ?

La population devra être associée à ces futurs aménagements, et pas seulement en réunissant un vague conseil citoyen dont le fonctionnement et les moyens d’action sont plutôt obscurs.

Sans doute, pour maitriser l’urbanisation le long de l’actuelle nationale et sur les délaissés de la déviation, les élus locaux devront se pencher sur le plan local d’urbanisme et engager si besoin sa modification.

Un chantier se termine, un autre commence pour lequel la transition écologique et la démocratie participative doivent trouver toute leur place.

C’est fou !

Le référendum au Royaume Uni sur la sortie de l’Union Européenne a eu lieu le 23 juin 2016. Le brexit n’est  toujours pas effectif. C’est fou !

De nombreux internautes expliquent sans rire sur Facebook ou ailleurs que l’interdiction de réouverture des restaurants est une volonté délibérée du gouvernement de sacrifier définitivement ces commerces. C’est fou ! Je précise que j’aurais préféré qu’ils rouvrent aussi, avec des protocoles sanitaires que les restaurateurs savent mettre en place.

Des groupes affirment très sérieusement que la vaccination contre le Covid se fait dans le cadre d’un plan mondial pour éradiquer les pauvres. C’est fou !

D’autres (et les mêmes) prétendent que l’autre objectif des dirigeants est d’enrichir les labos pharmaceutiques. En fait, ce sera bien une des conséquences d’une vaccination de masse, mais prétendre que c’est un choix économique alors que d’autres solutions (naturelles, forcément naturelles) existent, c’est fou !

Des policiers chargés du maintien de l’ordre n’hésitent pas à matraquer et mettre en garde à vue des journalistes, à trainer des migrants dans leurs tentes de fortunes pour les faire partir (ou ?), de faire des croche-pied à des manifestants ou des migrants qui ne cherchent qu’à échapper aux matraques ou aux gaz lacrymogènes, c’est fou et insupportable !

Yannick Jadot, qui s’est imprudemment déclaré en faveur d’une vaccination obligatoire, est traité par les anti-vaccins, les anti-macron et les gardiens auto-déclarés des « libertés fondamentales de faire comme je veux » de traitre à la cause écologiste, de vendu aux grands labos, et « tu verras, on va te massacrer à la présidentielle »… C’est ouf !

Ça n’empêche qu’il aurait dû s’abstenir de répondre aussi vite à la question du journaliste. Çà n’empêche qu’il est bien possible que je préfèrerai un autre ou une autre candidat.e.

Ah tiens, au fait, je suis favorable à la vaccination obligatoire, mais seulement quand on aura du recul sur l’efficacité et l’absence d’effets secondaires graves des vaccins qui seront mis sur le marché. A titre personnel, je suis prêt à tester le premier vaccin un peu sérieux qui sera disponible. Je suis persuadé que le rapport bénéfice/risque est en faveur de la vaccination. Je sais aussi que le covid est une sale maladie qui fait des dégâts et qu’il faut tout faire pour s’en débarrasser.

Création d’une antenne boisséenne de « Mieux se Déplacer à Bicylette »

Voilà une excellente initiative d’un cycliste boisséen que je soutiens à fond :

« Vous avez peur de reprendre le vélo ou même vous êtes cycliste néophyte, vous êtes assidu ou vélotaffeur, nous avons tous et toutes des remarques, des propositions à faire en termes de pistes cyclables, voies partagées, arceaux de stationnement. Des nouveautés dans le code de la route ne bénéficient pas encore aux cyclistes à Boissy-Saint-Léger, tels que le sas vélo et le triangle « cédez le passage ». Apprendre à entretenir son vélo, faire des sorties de groupe sécurisées, ça vous tente ?

Alors, se rassembler, échanger nos expériences, convaincre de nouveaux usagers à se lancer à vélo pour leurs trajets courts, être force de proposition, agir pour un usage du vélo démocratique, sécurisé et respecté, ça vous tente ?

Contactez-moi par MP. Dès que nous serons assez nombreux, je vous proposerai une réunion pour créer une antenne « MDB, Mieux se Déplacer à Bicyclette » rattachée à l’association MDB Ile-de-France (https://mdb-idf.org/), elle-même membre de la très influente Fédération française des Usagers de la Bicyclette (FUB) https://www.fub.fr/.. Nous constituerons un bureau pour nous organiser localement. »

Covid 19 – Qui doit vivre, qui doit mourir ?

Liberté du plus grand nombre contre l’explosion des hôpitaux et des dizaines de milliers de morts à pleurer ?

J’ai lu l’appel de 200 avocats et juristes appelant « au déconfinement et à défendre la vie sous tous ses aspects ».

Oui, nos libertés individuelles sont bafouées. Oui, notre gouvernement édicte des règles qui varient trop, qui sont souvent en décalage avec le simple bon sens, qui sont contradictoires entre elles.

Mais le refus d’un trop grand nombre de Français d’appliquer les gestes barrières rend cet appel illusoire et dangereux.

Mais la tension dans les hôpitaux oblige à prendre des mesures coercitives sauf à attendre des professionnels de santé qu’ils disent qui doit vivre et qui doit mourir.

Cet appel est convaincant sur de nombreux aspects. Défense des libertés, la santé est « un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité », et, évidemment, le confinement a des conséquences désastreuses sur les plans santé mentale et relations sociales notamment, sans même parler de l’économie.

Lorsque est souligné le fait que la moyenne d’âge des personnes décédées du fait du covid est de 84 ans, c’est une façon de dire qu’il vaut mieux prendre le risque de laisser mourir des personnes âgées plutôt que de créer des problèmes majeurs et durables à toute une population. Bon, ça s’entend comme argument. C’est brutal, mais pourquoi pas. On vote là-dessus ?

Cet appel dit aussi que la solution aurait été de mieux soutenir le secteur hospitalier ces six derniers mois, sauf que :

-La casse du service public de santé a commencé il y a bien longtemps (fin des années 1980 ?). Il est évidemment impossible de renverser la tendance en si peu de temps, de former des professionnels de santé, de construire des hôpitaux et de les équiper dans un délai aussi court alors qu’il faudrait sans doute pas loin de dix ans, à condition de dégager les ressources financières nécessaires, pour le faire. Quoi qu’il en soit, évidemment il faut lutter pour réparer cette casse et disposer d’un service hospitalier public à la hauteur des besoins de la population, avec des professionnels en nombre suffisant et correctement payés.

– On ne peut pas de toute façon dimensionner nos hôpitaux pour absorber des chocs sanitaires aussi violents. Créer 50.000 lits de réanimation, former le personnel qui ira avec, acheter et entretenir les équipements qui les entoureront. Bien sûr, des acrobaties incroyables et remarquables des acteurs de santé se font pour trouver des solutions institutionnelles ou bricolées pour limiter la casse, mais ça sera forcément avec des effets très limités.

Hors confinement, je ne vois pas d’autres solutions que le strict respect des gestes barrières lorsqu’on est en présence de personnes extérieures au cercle familial.

Mais c’est pour moi malheureusement évident que l’inconscience d’un trop grand nombre de personnes, ou qu’un refus du port du masque pour protester ou tout simplement par négligence ou par flemme, ne permettra pas ce strict respect.

Laissez vivre les chevreuils et les sangliers de Grosbois !

Photo Wikipédia reprise par Actu Val-de-Marne

Plusieurs journaux font état d’une décision préfectorale qui autorise des chasses de nuit dans la forêt de Grosbois pour abattre un grand nombre de chevreuils et de sangliers, jugés trop nombreux.

Cet abattage massif de chevreuils et de sangliers est cruel et procède d’une vision économique de la forêt. Grosbois était, avant de devenir la forêt telle qu’on la connait maintenant, une lande boisée, riche d’une biodiversité aujourd’hui très dégradée, biodiversité qui devait sa vitalité à la présence d’un grand nombre d’animaux sauvages de taille bien plus importante et en bien plus grand nombre qu’aujourd’hui.
Seulement, quand on gère un stock d’arbres comme des conserves dans l’arrière boutique d’une épicerie, les yeux rivés sur le résultat d’un exercice comptable, on ne se préoccupe pas, pas assez, de l’aspect biodiversité.
Et puis, entre nous, si une espèce animale dangereuse pour la nature devait être montrée du doigt (ou du sabot) et sommée, par la force sans doute, de laisser la nature tranquille, je pense à une autre espèce, loin d’être en voie de disparition…