Ouverture de la Boissyclerie de Boissy

Aujourd’hui ouvre à Boissy-Saint-Léger la Boissyclerie, une recyclerie pour les textiles et les vélos. Les travaux ont été financés essentiellement par le Territoire GPSEA, le lieu sera géré par la Ligue de l’Enseignement.

Je ne voulais pas rater cette ouverture et j’ai eu le plaisir ce matin de découvrir les locaux, avec partie textile, dont une cabine d’essayage, un coin convivialité et un atelier de réparation pour les vélos.

Des personnels jeunes, dynamiques et accueillants, un lieu d’économie sociale et circulaire qu’il faut saluer !

Et comme les Restos du Cœur de Boissy ont leurs nouveaux locaux dans le même bâtiment, j’ai pu profiter de la présence du président des Restos de Boissy, Daniel Pailler, pour faire le tour avec d’autres visiteurs de la partie dédiée aux activités des Restos.

Illustration empruntée à la recyclerie

Justice et Paix, Droits et Devoirs, pour la police comme pour la population

Sidération et tristesse face au décès de ce jeune homme ayant refusé d’obtempérer et conduisant sans permis à Nanterre, tué par un policier dans des circonstances scandaleuses. Une réforme de la police est urgente, de son armement et des conditions de son usage, de la formation de ses membres et du respect de son éthique et de sa déontologie.

Incompréhension et inquiétude devant les destructions et pillages perpétrées par de jeunes émeutiers dans de nombreux quartiers. Ils ont des raisons de craindre l’avenir, le leur et celui de leurs familles, mais ils n’ont pas le droit de saccager ainsi, de nuire à leurs quartiers et à leurs habitants. Et oui, on est en droit de s’interroger sur le rôles de leurs parents et l’éducation qu’ils leur ont donnée.

Je soutiens Les Soulèvements de la Terre

La violence me gène toujours, surtout si elle se manifeste contre des personnes. Les modes d’actions des Soulèvements de la Terre ou d’autres acteurs de l’écologie dite radicale me mettent mal à l’aise.

Pourtant, la gouvernance économique de nos sociétés nous entraine droit dans le mur, broie les individus, les collectifs, la biodiversité et la planète. Cette violence-là est mortelle, à une échelle gigantesque et définitive.

A l’évidence, manifester ne suffit plus, voter ne suffit plus, écrire et témoigner ne suffisent plus, les rapports pourtant unanimement salués des experts et lanceurs d’alertes ne suffisent plus.

Alors, je soutiens les Soulèvements de la Terre et je proteste contre leur interdiction par le gouvernement de la France, incapable, comme ses prédécesseurs, de respecter ses propres engagements renouvelés hypocritement de COP en COP.

Dimanche 2 avril, journée mondiale de sensibilisation à l’autisme

Pascale Isel et moi, groupe d’élus Boissy Ecologie et Solidarité, avons exprimé par une question ouverte lors du conseil municipal du 30 mars le besoin de prise en charge des personnes atteintes d’un trouble du spectre autistique à Boissy et regretté la non participation de la ville de Boissy-Saint-Léger à la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme.

En rappelant combien ce sujet impacte les personnes concernées et leurs familles :

« 8000 enfants naissent en étant porteurs de troubles du spectre de l’autisme en France chaque année, soit un enfant sur cent. Le nombre de personnes diagnostiquées autistes augmente de 7% par an, la prévalence a triplé en 10 ans, ce qui est considérable.

Nous connaissons tous dans notre entourage une ou des familles concernées, pour lesquelles la prise en charge des enfants ou des adultes autistes représente une énorme charge, faute de professionnels disponibles et surtout de places dans les établissements d’accueil.

A l’école, la scolarité des enfants autistes est très dégradée par le manque d’AESH, et cette dégradation a un retentissement également sur les autres élèves, sur le corps enseignant et l’ensemble de la communauté scolaire. »

Source illustration : Hautes-Pyrénées.

Services publics – heureusement que les villes compensent le désengagement de l’État

Services publics de proximité, heureusement que les villes assurent

Boutique SNCF, sécurité sociale, CNAV, poste de l’Orangerie, Pôle Emploi, on en oublie peut-être ? Ces services publics de proximité qui existaient à Boissy ont été fermés au cours des années passées. Les protestations et les manifestations n’y ont rien changé. Une autre tendance très injuste s’est mise en place dans tous les services publics, la nécessité de passer par des portails internet qui fonctionnent plus ou moins bien. Et tant pis pour bon nombre de personnes âgées, handicapées ou ayant des difficultés avec la langue ou l’écriture. Pour joindre par téléphone un agent de la CAF ou de l’assurance maladie, mieux vaut s’armer de patience ! Beaucoup de personnes confrontées à ces difficultés renoncent à leurs droits.

Face à ce désengagement scandaleux de l’Etat, la ville a choisi de compenser ces fermetures, par la mise en place d’une Agence Postale Communale, puis par France Services, des services nouveaux qui nécessitent des locaux, des moyens humains et financiers. Nous félicitons la ville de Boissy d’avoir su mettre en place ces structures qui aident énormément les Boisséennes et les Boisséens.

Article paru dans la rubrique Libre Opinion du Boissy Mag numéro 178 de février 2023

Vais-je rester à EELV ?

Illustration et article empruntés à Libé du 28 septembre 2022

EE-LV est en train de se dévorer

2 min•Thomas Legrand

Europe Ecologie-les Verts peut-il survivre ? Et même doit-il survivre ? La question, crue et provocatrice, se pose tant ce parti offre un spectacle effarant. Effarant, au moment où, enfin, les problématiques des écologistes, qui ont eu raison avant tout le monde, sont mises en débat dans toutes les sphères de la société. Au moment où l’on aurait besoin que ceux qui bénéficient de l’antériorité de l’analyse accompagnent la prise de conscience générale et même la mise en pratique concrète des solutions.

C’est à ce moment-là que EE-LV procède à une sorte d’opération d’anthropophagie. EE-LV est en train de se dévorer. Il est victime, de façon outrancière, d’une mécanique assez classique pour un mouvement d’avant-garde. Les écologistes ont été, depuis plusieurs décennies à la pointe de la modernité. Les Verts (avant EE-LV) ont été les premiers, à la fin des années 1990 à utiliser Internet, puis les réseaux sociaux. Ils sont les premiers à avoir instauré la parité. Ils ont promu le bio, se sont emparés de la question de la cause animale avant tout le monde. Ils ont été moqués, traités régulièrement de propagandistes déracinés des réalités sociales. En fait, ils sont simplement en avance.

Cannibalisme

Le temps qui passe leur donne raison. Depuis le premier d’entre eux, René Dumont. Sur le féminisme, puisque c’est sur cette question que le point cannibalisme sera sans doute atteint, les écologistes ont aussi été les premiers et les plus allants. La notion d’écoféminisme, théorisée, entre autres, par la philosophe Françoise d’Eaubonne qui établit un rapport entre la domination masculine inscrite dans nos sociétés et le productivisme destructeur, qui pointe un parallèle entre l’oppression des femmes et la surexploitation de la nature, est une pensée qui enrichit le débat et n’est pas dénuée de pertinence.

Mais voilà le gros de leur analyse sur le péril écologique – que ce soit pour la biodiversité ou pour le dérèglement climatique – est maintenant validé par les faits. Les écologistes ont gagné une victoire idéologique et, de ce fait, sur leur cœur de métier, ils ne sont plus à la pointe. Ils ne sont plus avant-gardistes. «Tant mieux», devraient-ils se dire. «Soyons les gardiens scrupuleux de la cause écologiste», devraient-ils penser. C’est d’ailleurs dans cet état d’esprit que la plupart des écologistes sont en ce moment : soulagés que la prise de conscience soit quasi générale et impatients que les solutions soient, en conséquence, mises en place avec la promptitude qui convient.

Excitation des pionniers

Mais d’autres écolos, semblent, en réalité, souffrir de ne plus être à la pointe, d’avoir perdu, par cette prise de conscience générale, le statut d’avant-gardiste. Ils ne supportent pas de devenir mainstream. Alors, sur un aspect de la question, pas forcément d’ailleurs la plus directement liée à l’écologie, ils se montrent jusqu’auboutistes, intransigeants, dogmatiques, ils procèdent par excommunications.

Nous vivons, sur la question du féminisme une rupture anthropologique. Un événement considérable dont la finalité est de rééquilibrer les rapports entre les deux parties de l’humanité : hommes et femmes. C’est dans ce mouvement, pour lequel les écologistes sont encore à l’avant-garde, pas encore rattrapés par la société, que certains retrouvent l’excitation des pionniers. Ils semblent s’y complaire en dénonçant, à l’intérieur du mouvement, ceux qui pourraient, par leur attitude supposée, trahir l’avant-gardisme. Le sort imposé à Julien Bayou sans que personne ne puisse rien expliquer de ce qui lui est reproché est l’une de ces manifestations.

La partie des écologistes qui ne supporte pas que l’écologie devienne la cause de tous, et plus seulement d’eux-mêmes, détruisent, sans certitudes d’avoir raison sur le fond, l’appareil écologiste en le décapitant. Personne ne sait exactement ce qui est reproché à Julien Bayou. Mais certains, pour pouvoir rester à la pointe du combat et préférant la pointe au combat, assument, comme Sartre quand il se trompait, que, pour la cause, «il y a des moments où on a raison d’avoir tort». Un parti dominé par cet état d’esprit peut-il survivre ? Doit-il survivre ?

Dieu dans tout ça ?

Ma famille était catholique pratiquante, et j’ai été élevé dans cette culture. Mon premier acte de rébellion a été de refuser d’aller à la messe vers mes 13 ans. Le côté scolaire de la chose me déplaisait beaucoup et je savais bien qu’il y avait une grosse contradiction entre les règles imposées par les cadres de la paroisse et les « valeurs » théoriques véhiculées par l’Eglise, et en particulier par ma catéchiste, une voisine réactionnaire, raciste et triste.

Plus tard, vers 16 ans, la fréquentation de l’aumônerie du lycée où j’étais scolarisé m’a donné le moyen de vivre quelques années de bonheur : les filles, la guitare et les weekends (ou vacances) d’aumônerie, mais aussi la nature et la biodiversité (camping rustique, respect de l’environnement, dépenses minimums – sobriété avant l’heure – remise en état des lieux avant de repartir), loin de la famille et de la routine. Dieu dans tout ça ? Un peu présent, mais plutôt comme support poétique et artistique aux messes d’enfer qu’on animait avec d’autres guitaristes, dans les églises où nous choquions quelques grenouilles de bénitier et enthousiasmions les autres fidèles ou autour des feux de camp pendant lesquels nous prenions conscience de notre force et de notre volonté collective de construire un monde meilleur. C’est là, en premier, que ma formation politique a commencé.

Quelques années après, c’est devenu plus sérieux, avec la participation à une communauté chrétienne, partage de quelques pourcents de nos revenus, échanges réguliers sur notre vie, sur la bible, dans un esprit d’ouverture assez exceptionnel. Trop sans doute, c’est à cette période et grâce à la lecture critique de la bible que j’ai finalement perdu la foi. Je suis devenu dès ce moment-là, à 25 ans, agnostique, avec quelques regrets et la certitude que je ne « rencontrerai » plus jamais Dieu. Je me souviens de cet instant, la perte de ma foi, comme d’une révélation.

Maintenant

J’observe avec étonnement celles et ceux, nombreux, convaincus, qui croient en un être dont je sais bien qu’il n’existe pas. Pour beaucoup, ils semblent heureux de leur foi et de la force qu’elle leur procure. Ceux-là, celles-là, sont souvent des personnes faisant preuve d’une grande humanité et sont acteurs et actrices de lien social et de l’espoir en l’avenir. Bien sûr, on peut aussi avoir ces qualités sans être croyant.

Je vois avec crainte et colère l’usage que font certaines et certains d’entre eux de cette foi, un outil de prosélytisme et de tri entre les croyants et les « mécréants » dont je suis, sans ostentation. Dans ce chapitre, je mets pèle mêle les intégristes de tous bords et de toutes religions.

J’observe, comme tout le monde, avec effroi, l’intolérance poussée à son paroxysme par une fraction des musulmans, petite fraction sans aucun doute, mais qui par son agitation et sa violence fait énormément de mal à notre société et d’abord aux victimes de sa brutalité.

J’appartiens à cette communauté humaine qui répète sans cesse qu’il ne faut pas mélanger les pratiquants musulmans qui savent ce que le respect des autres communautés et des incroyants veut dire, qui font la différence entre les règles de leur religion et la règle commune qu’ils savent supérieure et prioritaire, et cette frange plutôt insaisissable, dans le sens où pour moi leurs motivations sont encore plus énigmatiques que leur foi, qui peuvent sombrer dans la délinquance de l’intégrisme politico-religieux et la violence physique.

Je m’inquiète des discours d’une fraction de la gauche, qui sans justifier les dérives violentes, trouve des raisons (des excuses ?) dans l’histoire de leurs pays d’origine et des souffrances subies par leurs ancêtres pendant la colonisation.

Est-ce que je respecte les religions ? Sincèrement oui. Je suis capable d’observer et de respecter a priori ce que je ne comprends pas. Je ne fais pas mienne cette formule de Salman Rushdie qui déclarait que « le respect des religions » cache en fait la peur des religions.

Mais ma crainte d’une société de plus en plus religieuse est grande. J’y vois, peut-être en me trompant, une autre facette de la perte de lucidité face à la réalité. Complotisme, antivax, religiosité, sont plusieurs expressions d’un besoin de construire sa propre réalité dans un groupe soudé, probablement plus simple et rassurante que celle de la vraie vie.

Le genre du barbecue

Photo et texte « piqués » sur Facebook vers le 1er septembre 2022. Je trouve cette contribution intelligente et amusante.

Patrice Gree

Je cherchais une connerie à dire sur Rousseau …En fait le texte de Clavreul dit tout et intelligemment.

1 – Que la consommation de viande soit genrée n’est vraiment pas un scoop. En réalité, tout acte de consommation est socialement construit ; c’est un peu la base des sciences sociales, en fait. Or une chose est d’enregistrer un constat, une toute autre consiste à porter un jugement de valeur, en l’occurrence dépréciatif et accusateur, sur un groupe en particulier. Il ne s’agit pas de poser un diagnostic – d’ailleurs sans aucune réflexion sur les causes – et de chercher la résolution d’un problème, mais de fabriquer un coupable.

2 – Le problème, pour autant, existe. Il est double : d’abord la consommation de viande a des effets sur la production de gaz à effet de serre, donc sur le réchauffement climatique ; ensuite la consommation excessive de produits carnés est néfaste pour la santé. Il est donc légitime et nécessaire de rechercher à maîtriser cette consommation.

3 – Etait-ce la bonne façon d’agir ? Evidemment non. Non parce que l’incrimination ne peut qu’entraîner des réactions d’hostilité, ce qui n’a pas manqué d’arriver – n’était-ce pas un peu fait pour, au demeurant ? Et non parce le rejet indiscriminé de la viande est absurde : d’une part parce que l’empreinte carbone et la toxicité varient considérablement d’une viande à l’autre ; d’autre part parce que la forme barbecue, qui serait le comble de la virilité toxique, ne constitue qu’une part résiduelle de sa consommation. Les viandes transformées, et notamment les charcuteries, devraient beaucoup plus inquiéter.

4 – Comme souvent avec le discours politique, ce qui est tu est au moins aussi signifiant que ce qui est dit. Or, que taisent Sandrine Rousseau et ses épigones ? Des vérités dérangeantes, qui ne cadrent pas du tout avec les théories qu’ils ont l’habitude de défendre. Ainsi, la consommation de viande n’est pas seulement fonction du genre, mais aussi des pratiques culturelles (schématiquement, l’ensemble des Amériques est très viandarde, l’Australie aussi et le Moyen-Orient dans une moindre mesure), de la classe sociale – mais en raison inverse de ce qu’elle était il y a un siècle – du lieu d’habitation – les urbains consomment moins de viande que les ruraux – du niveau de diplôme et…de l’origine, ou pour la statistique anglo-saxonne de la « race » ou de l’éthnicité. Et là, le schéma se complique singulièrement pour les fans habituels de l’intersectionnalité, puisque ce sont les Noirs et les Hispaniques qui sont les plus gros consommateurs de boeuf aux Etats-Unis. Et comme pour illustrer que les choses sont beaucoup moins simples dans la vraie vie que ne le prétend la doctrine rousseauïste, les femmes amérindiennes font exception à la règle puisqu’elles consomment plus de viande que leurs homologues masculins.

5 – Bref, si Sandrine Rousseau allait au bout de ses idées, elle ne blâmerait pas que les hommes, mais aussi les pauvres, les ruraux, les non-diplômés, une bonne partie de ce que les décoloniaux appellent le « sud global », et enfin les minorités ethniques. Pris en sens inverse, on comprend qu’elle définit comme une norme désirable les comportements du groupe social auquel elle appartient : femme, diplômée, urbaine, hauts revenus, issue du groupe que l’INED appelle pudiquement « majoritaire ».

6 – Tout ceci montre qu’il est absurde et même dangereux de vouloir à tout prix traiter les sujets sérieux – c’en est un, au double titre de la lutte contre le réchauffement et de la santé publique – par des simplifications hasardeuses, des postures moralisatrices et des anathèmes disqualifiants. Comme le rappelait avec son à propos habituel Emmanuel Maurel, il y a beaucoup de sujets à mettre sur la…table : politique de prévention, éducation du goût, aide à l’élevage raisonné, etc. Mais la stigmatisation qui révèle, plus que de la misandrie, un mépris de classe qui s’ignore à lui-même, cela ne peut qu’aboutir à ce que les groupes sociaux ainsi dénoncés cherchent à retourner le stigmate. Voilà une leçon de sociologie qui, décidément, n’a pas été apprise…